La « deuxième vie » des arbres pour soutenir un avenir sobre en carbone

Une fois qu’un arbre est récolté, sa deuxième vie en tant que produit forestier commence. Étant donné que le dioxyde de carbone continue d’être stocké au cours de la vie des produits forestiers, les arbres vivants et les produits forestiers fabriqués peuvent tous les deux contribuer à un avenir à faibles émissions de carbone et atténuer les changements climatiques.

Les produits du bois

Le bois d’œuvre récolté est transformé en une vaste gamme de produits du bois. Par exemple, le bois d’échantillon est utilisé dans 90 % des nouvelles maisons unifamiliales en Amérique du Nord. De plus, le bois lamellé-croisé (CLT), composé de trois à sept couches de bois collées ensemble pour créer des panneaux structuraux d’une résistance et d’une stabilité exceptionnelles, est essentiel pour la construction en bois de grande hauteur. Parmi les autres produits, mentionnons le papier et les produits similaires, qui stockent tous du dioxyde de carbone pendant leur durée de vie.

Modifier la demande de produits ligneux et maintenir le dioxyde de carbone hors de l’atmosphère le plus longtemps possible peut, par conséquent, jouer un rôle important dans le cycle du carbone mondial et dans la lutte contre les changements climatiques.

Les produits provenant des forêts aménagées de manière durable contribuent également à un avenir sobre en carbone en remplaçant les matériaux de construction non renouvelables à forte intensité carbonique. Par exemple, le bois lamellé-collé est un produit du bois structural d’ingénierie qui peut réduire le besoin en matériaux de construction classiques comme l’acier ou le béton. En utilisant la biomasse forestière locale provenant des zones d’exploitation à proximité ou des activités d’éclaircie des forêts visant à réduire les risques de feux de végétation, les collectivités éloignées peuvent combler leurs besoins en matière de chauffage et de production d’électricité, tout en compensant les combustibles fossiles importés dans la collectivité par le passé.

De plus, la consommation d’énergie et les émissions de GES liées à la production de produits forestiers sont souvent inférieures à celles des matériaux que le bois remplace. L’industrie des produits forestiers du Canada est un chef de file dans la réduction des émissions de GES de ses procédés de fabrication. Depuis 1990, l’industrie des pâtes et papiers au Canada a réduit ses émissions d’environ 65 %. Pour y parvenir, on remplace maintenant les combustibles fossiles utilisés pour les procédés d’usinage par une énergie à faibles émissions nettes de carbone générée par la combustion de résidus de bois, autrefois éliminée sans récupération d’énergie.

Réutiliser, recycler

Après leur utilisation, de nombreux produits forestiers peuvent être réutilisés ou recyclés, stockant du dioxyde de carbone après leur utilisation initiale. Le recyclage des produits de papier en est l’exemple le plus connu. Au Canada, on recycle environ 70 % du papier et du carton, soit l’un des taux de recyclage les plus élevés au monde. 

Les utilisations de la fibre de bois ne cessent d’augmenter. La fibre de bois sert notamment à fabriquer des vêtements, des pièces d’automobiles, des produits chimiques et des systèmes de construction avancés, et offre une solution de rechange qui permet de stocker du dioxyde de carbone et de remplacer des produits à plus fortes émissions de CO2. Le bois (et sa teneur en carbone) atteindra éventuellement sa fin de durée utile et sera éliminé.

L’élimination et la décomposition

Même au moment de leur élimination, les produits forestiers peuvent atténuer les changements climatiques s’ils sont brûlés pour produire de l’énergie comme remplacement aux combustibles fossiles ou s’ils sont éliminés dans un site d’enfouissement où le méthane est capturé. Les produits forestiers, même le papier, stockent le carbone pendant des décennies dans les sites d’enfouissement, où la décomposition est ralentie par le manque d’oxygène.

Quoique l’un des sous-produits de la décomposition anaérobique soit le méthane, un gaz à effet de serre plus puissant que le CO2, celui-ci peut être collecté aux sites d’enfouissement et brûlé pour produire de l’énergie, remplaçant à son tour les combustibles fossiles. La collecte du méthane dans les sites d’enfouissement n’est pas encore une pratique universelle et présente ainsi une importante possibilité d’atténuation.

La construction à faible impact

Le bois est depuis toujours un matériau de construction de choix, car il est facile à travailler, durable, sécuritaire, confortable et de belle apparence. À mesure que croissent les préoccupations à l’égard de l’environnement, de plus en plus de gens se tournent vers le bois, car il s’agit d’un produit naturel, renouvelable et recyclable.

De nombreuses études ont montré que les produits du bois offrent des avantages environnementaux évidents par rapport aux autres principaux produits de construction. Les produits du bois nécessitent beaucoup moins d’énergie à produire que les matériaux de construction concurrents comme le plastique, le métal ou le béton, et leurs impacts sur la qualité de l’air et de l’eau sont moins importants. Les coûts d’extraction du bois, comme l’exploitation forestière et le transport, sont inférieurs aux coûts qu’engendre l’extraction de métaux comme le fer et l’aluminium. Des comparaisons récentes montrent que la production d’acier et de béton comme matériau de construction nécessite jusqu’à deux fois plus d’énergie que les produits à base de bois. Le bois constitue également un isolant thermique et sonore naturel. L’utilisation de produits du bois permet de réduire considérablement l’empreinte carbone des bâtiments.

Les nouvelles technologies ont augmenté l’efficacité du bois, qui sert maintenant dans la construction de structures plus hautes (jusqu’à 18 étages et plus) et plus grandes comme les bâtiments à vocation commerciale, multifamiliale, éducative, sanitaire et industrielle.

La construction en bois massif utilise de grands éléments en bois préfabriqués pour la construction de murs, de planchers et de toits. Parmi ces produits, mentionnons le lamellé-collé, le bois lamellé-croisé et le bois lamellé-cloué. Offrant un rendement et une sécurité éprouvés, ces produits diversifiés mettent en valeur la vaste gamme de possibilités qu’offrent les produits du bois.

La construction hybride, qui fait appel au rapport résistance/poids élevé du bois, allie le bois massif au béton ou à l’acier pour créer un système de construction rentable et durable. Ces progrès dans les systèmes de construction hybrides ont permis la conception et la construction de bâtiments en bois de grande hauteur.

Étant donné la réputation croissante du bois comme matériau de construction et de fabrication naturelle durable, le monde se tournera davantage vers les forêts et l’industrie forestière du Canada pour ses besoins en matière de construction, soutenant en retour notre économie.