Les zones protégées

Des zones protégées et conservées bien aménagées réduisent les contraintes inhérentes au développement humain et aident ainsi à préserver les espèces et leurs habitats pour les générations actuelles et futures. Les aires conservées jouent un rôle vital dans la protection de l’environnement naturel du Canada et offrent aux gens des occasions de se rapprocher la nature.

La création d’aires protégées va de pair avec l’AFD dans le paysage environnant. Elle s’accompagne d’autres mesures visant l’aménagement intégré du territoire, la mise en place de pratiques d’aménagement forestier respectueuses de l’environnement, le rétablissement des espèces et la restauration de leur habitat et l’établissement d’incitatifs fiscaux pour aider à protéger la diversité biologique du Canada.

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux collaborent depuis longtemps pour soutenir la biodiversité du Canada. Ils ont conçu ensemble un plan directeur aux fins de la conservation et de l’utilisation durable des ressources biologiques du Canada appelé la Stratégie canadienne de la biodiversité. Certaines provinces et certains territoires ont également leurs stratégies de biodiversité. Le Cadre axé sur les résultats en matière de biodiversité pour le Canada s’ajoute à ces initiatives. 

Les buts et objectifs canadiens en matière de biodiversité

En 2015, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux du Canada ont publié les buts et les objectifs canadiens pour la biodiversité d’ici 2020 en réponse au Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique de la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies et aux Objectifs mondiaux d’Aichi pour la biodiversité. Cet ensemble de quatre buts et de 19 objectifs reflète le contexte et les priorités particuliers du Canada en matière de conservation de la biodiversité, et décrit les façons dont le Canada contribuera à la réalisation des Objectifs mondiaux d’Aichi pour la biodiversité.

Les buts et objectifs du Canada favorisent :

  • une meilleure gestion de l’aménagement du territoire;
  • une gestion durable sur le plan environnemental dans tous les secteurs;
  • l’amélioration de l’information relative aux services écosystémiques et à la biodiversité;
  • la sensibilisation à la biodiversité et la participation aux activités de conservation.

Dans la mesure du possible, les objectifs nationaux et leurs indicateurs sont harmonisés avec la Stratégie fédérale de développement durable et les Indicateurs canadiens de durabilité de l’environnement afin d’assurer la production de rapports solides au fil du temps.

Ces buts et ces objectifs non contraignants décrivent les résultats à atteindre grâce aux efforts collectifs d’une variété d’intervenants tant publics que privés, dont les actions et les décisions ont une incidence sur la biodiversité. Les gouvernements doivent fournir leur part d’effort, mais ils ne peuvent agir seuls.

Les engagements, la mise en œuvre réussie et la participation autochtone

Dans le cadre des buts et objectifs canadiens pour la biodiversité d’ici 2020 (et les objectifs de conservation mondiaux de la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies), le Canada s’est engagé à préserver au moins 17 % de ses zones terrestres et de ses eaux intérieures d’ici 2020 au moyen de réseaux d’aires protégées et d’autres mesures spatiales de conservation. La superficie forestière dans les zones protégées fait partie de ce paysage de conservation.

Dans l’atteinte de ces objectifs, il est important de repérer les écosystèmes terrestres protégés pour s’assurer qu’ils sont tous convenablement représentés. Le suivi de la superficie forestière dans les aires protégées fournit une indication de la planification à long terme pour conserver ces écosystèmes importants.

La mise en œuvre des buts et des objectifs implique une participation significative, pleine et efficace des peuples autochtones, incluant les Premières Nations, les Inuits et les Métis. À cet égard, alors que les connaissances autochtones, la science et l’utilisation coutumières des ressources biologiques sont soulignées plus précisément dans les objectifs 12 et 15, les connaissances traditionnelles, les innovations et les pratiques des communautés autochtones sont pertinentes aux fins de mise en œuvre de l’ensemble des buts et objectifs du Canada en matière de biodiversité, tout comme l’est l’utilisation coutumière des ressources biologiques compatibles avec leur conservation et leur utilisation durable.

Les collectivités locales, les gouvernements urbains et régionaux, les entreprises et l’industrie, les groupes de conservation et d’intendance, les établissements d’enseignement et scientifiques et les citoyens peuvent également y contribuer. Les Canadiens sont invités à s’engager à faire leur part et à partager les résultats de leurs efforts.

Faire le bilan des progrès accomplis

Dans le cadre des engagements pris au titre de la Convention, toutes les parties sont tenues de faire rapport tous les quatre ans sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Convention à l’échelle nationale. En tant que correspondant national pour la Convention sur la diversité biologique, Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) a élaboré et soumis le rapport du Canada en novembre 2018. Le prochain rapport devrait être publié en 2022.

Préparé en consultation avec d’autres ministères, provinces et territoires, et avec la contribution d’organisations autochtones et d’intervenants choisis, le 6e rapport national fait le point sur les efforts déployés par les gouvernements du Canada et leurs partenaires dans la conservation de la biodiversité. Les cultures et les sociétés autochtones sont inextricablement liées à la terre et à l’eau. À ce titre, leurs connaissances, innovations et pratiques, particulièrement pertinentes pour les objectifs du Canada en matière de biodiversité, sont mises en évidence tout au long du 6e rapport national et du résumé qui l’accompagne.

Selon le rapport, le Canada fait des progrès constants vers l’atteinte de ses objectifs liés à la conservation des terres humides, à l’aménagement forestier durable, à l’aquaculture et à l’agriculture durables et à la lutte contre les espèces exotiques invasives. Des progrès constants sont également accomplis dans l’élargissement et l’amélioration de l’information scientifique nécessaire pour soutenir les décideurs, l’intégration de l’information sur la biodiversité dans les programmes scolaires, le rapprochement des Canadiens et Canadiennes avec la nature et l’intégration des considérations relatives à la biodiversité dans la planification municipale et le système statistique national du Canada. Toutefois, le rétablissement des espèces en péril, la gestion écosystémique des pêches et la réduction des niveaux de pollution dans les eaux canadiennes ont connu des progrès moins rapides. Ceux-ci continueront d’être des domaines d’intérêt commun au Canada à l’avenir.

Les parcs nationaux du Canada

Les parcs nationaux comptent parmi les joyaux du Canada, voire du monde entier. Ils représentent toute la puissance du milieu naturel du Canada, qui a façonné non seulement la géographie du pays, mais aussi le cours de son histoire et les expériences des personnes qui y vivent et y voyagent.

Le Canada compte 48 parcs nationaux situés sur les côtes atlantique, pacifique et arctique, dans les montagnes intérieures, les plaines et les Grands Lacs, de l’extrême nord à l’extrême sud du Canada. Leur taille varie de 14 km2 (parc national du Canada des Îles-de-la-Baie-Georgienne) à près de 45 000 km2 (parc national Wood Buffalo, le plus grand parc du Canada situé au cœur de la forêt boréale, chevauchant la frontière de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest). Certains parcs nationaux comme Banff et Jasper, ainsi que les parcs Ivvavik et Vuntut, créés plus récemment, jouissent d’une renommée mondiale.

Les valeurs de la protection

Les parcs nationaux visent à protéger et mettre en valeur des exemples représentatifs et exceptionnels des paysages et des phénomènes naturels des 39 régions naturelles du Canada, comme l’indique le Plan de réseau des parcs nationaux. Selon la loi, ils sont protégés en vue d’en favoriser la compréhension et l’appréciation par le public, tout en étant maintenus dans un état inaltéré pour les générations futures.

Ces endroits sauvages, qu’il s’agisse de montagnes, de plaines, de forêts boréales, de toundras, de lacs ou de glaciers, se retrouvent dans toutes les provinces et tous les territoires du pays. Les parcs nationaux protègent les habitats, les espèces sauvages et les écosystèmes variés représentatifs et parfois spécifiques des régions naturelles. Les parcs nationaux sont également, depuis longtemps, des lieux de recherche écologique qui servent de repères pour l’étude des milieux naturels et de leurs éléments.

Les parcs nationaux offrent des occasions de se rapprocher de la nature, des gens et des événements qui définissent le Canada. À quiconque prend le temps d’écouter, de regarder et de comprendre, les parcs nationaux racontent l’histoire naturelle du Canada depuis ses tout débuts, c’est-à-dire la formation des montagnes, l’émergence des lacs, le cours des rivières, la croissance des forêts, la mouvance des glaciers et l’évolution des prairies. Ils racontent également l’histoire humaine du pays, des activités traditionnelles des Autochtones aux utilisations modernes, en passant par les premières explorations et la colonisation par les Européens.

Si nous voulons garder le réseau des parcs nationaux en santé à long terme, nous devons absolument comprendre l’importance du patrimoine naturel du Canada pour nous et pour le monde entier, et assurer sa protection.

La superficie forestière dans des aires protégées

Les forêts offrent un habitat à la majorité de la végétation terrestre et des animaux du Canada. De nombreuses espèces forestières réagissent bien aux environnements dans lesquels a lieu la récolte durable du bois d’œuvre, tandis que d’autres espèces nécessitent un habitat non perturbé par les activités humaines (p. ex., la récolte du bois d’œuvre et la construction de routes).

Le Canada vise à conserver sa diversité naturelle à travers des réseaux interconnectés d’aires protégées et d’aires conservées aux bénéfices de la nature et des générations futures. La création d’aires protégées et la connectivité entre elles constituent donc un élément essentiel de la planification de l’aménagement des terres.

La superficie forestière dans les aires protégées a augmenté au cours des deux dernières décennies avec la création de nouveaux parcs et de nouvelles aires protégées.

Pour en savoir plus, veuillez consulter L’État des forêts au Canada — Rapport annuel 2019 :  superficie forestière située dans les zones protégées.

La planification de l’aménagement forestier

Au Canada, la planification de l’aménagement forestier représente l’un des principaux outils utilisés pour s’assurer que les forêts publiques du pays demeurent en bonne santé et qu’elles sont aménagées de façon durable.

La clé de cette approche est que les terres publiques aménagées pour la foresterie doivent, conformément à la loi, avoir un plan d’aménagement forestier approuvé par le gouvernement avant que la récolte puisse avoir lieu. De plus, les parcs et les aires protégées doivent avoir un plan d’aménagement approuvé par le gouvernement afin d’orienter les mesures de conservation.

L’élaboration de ces plans suit un processus rigoureux tirant parti de la participation requise de l’industrie, des organismes gouvernementaux, des collectivités autochtones, du public et d’autres intervenants. La participation du public permet de s’assurer que le processus de planification est transparent et confère aux Canadiens et aux Canadiennes une réelle influence dans la prise de décision.

Plus de 200 millions des 347 millions d’hectares de superficie forestière du Canada sont aménagés en fonction d’un plan d’aménagement à long terme (10 ans ou plus). Il s’agit d’une augmentation de 8 % depuis 1990.

Les zones forestières dépourvues d’un plan de gestion à long terme peuvent inclure des zones dotées de plans de gestion à court terme, des terres privées ou des zones pour lesquelles aucun plan de gestion n’est élaboré.

Pour en savoir plus, veuillez consulter L’État des forêts au Canada — Rapport annuel 2019 :  superficie forestière visée par des plans d’aménagement à long terme.

La protection et la préservation de nos forêts essentielles

Un aménagement, une protection et une préservation rigoureux de nos régions profitent à la fois au Canada et au monde. Le Canada respecte et prend soin de ses forêts de nombreuses façons, notamment en désignant des zones protégées par la loi, en menant des recherches scientifiques et en surveillant l’état des forêts.

En voici deux exemples présentés ci-dessous :

Les forêts boréales

L’écosystème boréal

S’étendant du Yukon à Terre-Neuve-et-Labrador sur 270 millions d’hectares, la forêt boréale du Canada représente environ 55 % de la masse terrestre du pays. Sa formation a commencé après le retrait des glaciers, il y a environ 10 000 ans. Elle se compose principalement de sapin baumier et de bouleau blanc, ainsi que d’épinette blanche, d’épinette noire et de sorbier d’Amérique en quantité moins importante. Riche d’espèces sauvages diverses, la forêt boréale du Canada abrite notamment l’orignal, le lynx, le lièvre d’Amérique, l’écureuil roux, la grive solitaire, la mésange à tête brune et le geai gris.

Les perturbations naturelles

Les perturbations naturelles telles que les feux de végétation, les maladies, les insectes et les conditions météorologiques continuent de jouer un rôle majeur dans le développement et la régénération de la forêt boréale. Elles transforment les feuilles, les rondins et les aiguilles de conifères du sol forestier en cendres riches en nutriments, dont les nouveaux plants pourront se nourrir, et ouvrent la canopée à la lumière du soleil. Les arbres et peuplements les plus anciens sont ceux qui ont échappé aux perturbations catastrophiques naturelles qui régénèrent les forêts.

Les valeurs de la forêt boréale et son aménagement

Au cœur de l’environnement naturel du Canada

Le Canada renferme une grande proportion de la zone boréale du monde (28 % ou 522 millions d’hectares). Sa forêt boréale, qui contribue à stocker le dioxyde de carbone, à purifier l’air et l’eau et à réguler le climat, favorise donc la santé de l’environnement à l’échelle mondiale.

Au cœur de l’histoire et de la culture du Canada

Les peuples autochtones vivent dans la forêt boréale et dépendent de celle-ci depuis des millénaires. Aujourd’hui, plus de 600 collectivités autochtones vivent dans la région boréale. Leur relation spirituelle, culturelle et économique avec la forêt boréale – et souvent avec le caribou – est ancrée profondément.

Les connaissances traditionnelles liées à la forêt boréale que détiennent les peuples autochtones du Canada offrent aux scientifiques occidentaux une source d’information d’une importance vitale. La forêt boréale est de plus en plus menacée par les changements climatiques, la perte et la fragmentation des habitats et les espèces invasives. Par conséquent, ces connaissances sont plus importantes que jamais.

Au cœur de l’économie du Canada

La forêt boréale du Canada et, plus largement, la zone boréale sont essentielles à l’économie nationale en raison du bois d’œuvre, des produits forestiers non ligneux des ressources minérales et énergétiques et du potentiel hydroélectrique qu’elles offrent.  La forêt boréale fournit de la nourriture et des matières premières renouvelables aux Canadiens et aux Canadiennes. En outre, elle permet de créer des emplois pour ces derniers et pour les collectivités dans la zone boréale qui dépendent fortement du secteur forestier pour leur stabilité économique. La forêt offre également des occasions uniques de tourisme et de loisirs dont les retombées économiques se font sentir à l’échelle locale et nationale.

La forêt pluviale du Grand Ours de la Colombie-Britannique

L’écosystème de la forêt pluviale du Grand Ours

Les forêts pluviales couvrent moins de 10 % des zones terrestres de la planète. Bien que cette surface soit assez faible à l’échelle mondiale, le rôle joué par cet écosystème est important. Décrites comme les « poumons de la Terre », les forêts pluviales comptent parmi les régions les plus importantes en matière de production d’oxygène. 

La forêt pluviale du Grand Ours couvre 6,4 millions d’hectares le long de la côte du Pacifique de la Colombie-Britannique – une superficie pratiquement égale à celle de l’Irlande. La forêt pluviale côtière du Canada représente un quart de la forêt pluviale tempérée côtière du monde. Elle est différente des autres forêts du même type, car elle compte plus de conifères que d’arbres à feuilles caduques; toutefois, c’est l’une des régions non tropicales les plus humides au monde. Elle offre des paysages à couper le souffle et des possibilités de loisirs sans précédent qui attirent des visiteurs du monde entier. En outre, ses ressources forestières et marines productives soutiennent les collectivités et les économies locales.

Depuis les deux dernières décennies, le processus d’aménagement du territoire de la Colombie-Britannique et la collaboration sans précédent entre les Premières Nations, le gouvernement de la Colombie-Britannique, les groupes environnementaux et les entreprises forestières a permis la protection des écosystèmes forestiers, la création de débouchés économiques pour les Premières Nations et une certaine stabilité au secteur forestier grâce à l’exploitation durable des forêts aménagées anciennes et de secon de croissance.

Le 28 janvier 2016, le gouvernement de la Colombie-Britannique a juridiquement établi le nouveau décret d’utilisation des terres de la forêt pluviale du Grand Ours. En mai 2016, il a également promulgué le Great Bear Rainforest (Forest Management) Act en tant que mesures de mise en œuvre finales, remplaçant officiellement les précédents décrets d’utilisation des terres de 2007 et 2009. De plus, la Colombie-Britannique a conclu des protocoles de gouvernement à gouvernement avec les Premières Nations de la région pour s’assurer que les décisions en matière de gestion tiennent compte de leurs perspectives.

La valeur et l’aménagement de la forêt pluviale du Grand Ours

Soutenir l’intégrité écologique et le bien-être humain

La Colombie-Britannique soutient simultanément l’intégrité écologique et le bien-être humain dans la forêt pluviale du Grand Ours grâce à une gestion axée sur l’écosystème. La gestion écosystémique est une approche adaptative et systématique en matière de gestion des activités humaines qui vise à assurer la coexistence d’écosystèmes sains et pleinement fonctionnels et de collectivités humaines. D’autres provinces, comme le Québec, ont également adopté l’aménagement écosystémique.

Maintenir l’habitat faunique

Une des parties intégrantes de la gestion écosystémique dans la forêt pluviale du Grand Ours consiste à veiller à ce qu’il y ait un habitat suffisant pour cinq espèces présentant un intérêt particulier, soit la chèvre de montagne, le grizzli, le guillemot marbré, la grenouille-à-queue côtière et l’autour des palombes.

Aménager une forêt ancienne

Au fil du temps, le décret d’utilisation des terres de la forêt pluviale du Grand Ours permettra de conserver 70 % de l’aire naturelle des forêts anciennes, à quelques exceptions près, sur l’ensemble de la région de 6,4 millions d’hectares.

Les zones d’utilisation des terres de la forêt pluviale du Grand Ours

Un tiers de la forêt pluviale du Grand Ours, soit deux millions d’hectares, est entièrement protégé dans des parcs et des aires de conservation. Par ailleurs, environ 9 % de la superficie totale (soit 15 % de la superficie boisée) est disponible pour la récolte du bois d’œuvre dans la forêt aménagée.

La forêt aménagée comprend 550 000 hectares où les récoltes sont axées sur les forêts anciennes et de seconde venue, selon une gestion écosystémique.

Les parcs et les aires protégées représentent 471 000 hectares entièrement protégés.

Les aires de conservation représentent 1,5 million d’hectares dans une nouvelle désignation d’aires de conservation qui reconnaît l’importance de zones spécifiques pour les Premières Nations.

Les zones de biodiversité, d’exploitation minière et de tourisme couvrent 309 000 hectares dans des zones où l’utilisation principale est la conservation de la biodiversité et la protection des principales valeurs écologiques et culturelles. La foresterie commerciale et la production d’hydroélectricité destinée à alimenter le réseau électrique sont interdites.

Des zones d’aménagement forestier spéciales totalisant 273 000 hectares se trouvent dans des zones où la production hydroélectrique, l’exploitation minière et le développement du tourisme sont autorisés, moyennant la préservation de l’intégrité écologique. La foresterie commerciale y est interdite. Il est prévu qu’au fil du temps, certaines d’entre elles deviennent des zones de biodiversité, d’exploitation minière ou de tourisme, ou des aires de conservation.

Une certitude et une sécurité pour tous

Les forêts représentent plus de la moitié de la forêt pluviale du Grand Ours, soit un total de 3,7 millions d’hectares. Les décrets d’utilisation des terres désignent 550 000 hectares de forêt aménagée qui soutiendront une récolte durable. Cela crée une stabilité pour les Premières Nations, les travailleurs, les collectivités, les investisseurs et les clients.

La faune

Les forêts du Canada abritent une grande variété d’animaux, du plus gros mammifère du continent nord-américain, le bison des bois, au plus petit, la musaraigne de Hoy. Les autres résidents des terres boisées canadiennes sont l’orignal, le loup, le caribou, l’ours, les rongeurs, le lapin, le lynx, le vison et quelque 450 espèces d’oiseaux. La palme du dynamisme au sein de cette faune forestière revient à la population d’oiseaux du Canada, comportant près de cinq milliards d’individus qui migrent vers le sud et reviennent vers le nord chaque année.

Une espèce de plus en plus préoccupante : le caribou des bois

Le caribou des bois (Rangifer tarandus caribou) vit dans les forêts boréales du Canada et la taïga autour de la baie d’Hudson.

En général, il préfère les habitats constitués de forêts de conifères matures ou anciennes (p. ex., de pins gris), d’épinette noire avec des lichens abondants, ou de muskegs et de tourbières, ainsi que des secteurs de hautes terres ou de collines.

Contrairement à ceux qui habitent la toundra, les caribous des bois ne font pas de grandes migrations saisonnières et restent en permanence dans la forêt, seuls ou en petits groupes. Ils ont besoin de vastes superficies d’habitat adjacentes ayant subi peu de perturbations.

Les menaces pesant sur le caribou des bois

La perte, la dégradation et la fragmentation de l’habitat sont les principales menaces qui pèsent sur le caribou des bois. La fragmentation de l’habitat peut également contribuer à la hausse des taux de prédation.

Les changements climatiques modifient la répartition géographique du caribou des bois. D’autres facteurs tels que la chasse, le braconnage, les perturbations sonores et lumineuses causées par l’exploitation industrielle des ressources naturelles, ainsi que les parasites et les maladies, peuvent également avoir des répercussions sur le caribou.

La Loi sur les espèces en péril, stratégie de rétablissement et plan d’action

Le caribou des bois est considéré comme une espèce menacée en vertu de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral ainsi qu’aux termes de la législation provinciale en Ontario, en Colombie-Britannique, en Alberta, au Manitoba, au Labrador, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Québec. La perte ou la fragmentation de l’habitat causée par le développement humain est la principale cause de son statut d’espèce en péril.

En février 2002, un comité directeur technique national sur la population boréale du caribou des bois, formé des dix juridictions participant aux activités de rétablissement du caribou boréal, a été créé en vue de préparer un programme de rétablissement national.

Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) est le ministère fédéral responsable de la protection et du rétablissement du caribou en vertu de la Loi sur les espèces en péril. ECCC a publié un Programme de rétablissement en 2012 et un Plan d’action en 2018.

Le Service canadien des forêts de Ressources naturelles Canada (RNCan-SCF) joue un rôle essentiel en appuyant le Pilier 1 du Plan d’action, Connaissances à l’appui du rétablissement. La recherche réalisée par RNCan-SCF influe sur l’établissement des normes d’aménagement forestier et de restauration de l’habitat et contribue ainsi à l’amélioration des prévisions concernant les répercussions des changements climatiques et l’état futur de l’habitat essentiel du caribou.

Dans les régions comptant des populations de caribou, les plans d’aménagement des terres, des ressources et des forêts précisent les zones où la récolte est autorisée et les meilleures méthodes pour maintenir l’habitat du caribou. Les recherches montrent qu’il est préférable de récolter quelques grands bouquets plutôt que de nombreux petits, de sorte qu’il y ait moins de routes aménagées, moins de fragmentation de l’habitat et du paysage, que le site soit moins attrayant pour les orignaux et les cerfs qui attirent les prédateurs, et que la zone ressemble davantage à l’habitat du caribou lorsqu’elle aura repoussé, dans 50 à 150 ans. Les pratiques d’aménagement forestier tiennent compte des besoins spécifiques des différentes populations de caribou dans l’ensemble du Canada. De plus, les entreprises forestières qui poursuivent des activités dans l’habitat du caribou exercent une certaine forme de gestion à l’accès du territoire afin de limiter les effets des humains et des prédateurs sur le caribou.