Le couvert forestier

Les forêts du Canada couvrent 347 millions d’hectares, soit environ 9 % de la superficie forestière mondiale. Par superficie, le Canada est le troisième pays le plus boisé au monde. Disposant de près de 10 hectares par personne, la population canadienne bénéficie de plus de superficie forestière par habitant que la plupart des autres pays dans le monde. Il s’agit de plus de 17 fois la moyenne mondiale. Près de 30 millions d’hectares (ou environ 9 %) des forêts du Canada se situent dans des aires protégées reconnues par la loi.

La propriété forestière

Environ 92 % des forêts du Canada sont de propriété publique; 90 % d’entre elles appartiennent aux gouvernements provinciaux et territoriaux, et 2 %, au gouvernement fédéral. Le reste appartient à quelque 450 000 propriétaires fonciers privés. Dans certaines parties du pays, une quantité croissante de forêts passe sous la compétence autochtone (2 %) au fur et à mesure que des ententes interviennent.

La carte ci-dessous indique le type de tenure de la superficie forestière du Canada par territoire.

Les régions forestières

La région boréale

Environ 80 % du territoire boisé du Canada est situé dans l’immense région de la forêt boréale, qui s’étend en arc vers le sud à partir du delta du fleuve Mackenzie et de la frontière de l’Alaska au nord-est de la Colombie-Britannique, traverse le nord de l’Alberta et de la Saskatchewan, couvre le Manitoba, l’Ontario et le Québec, pour se terminer au nord de Terre-Neuve et sur les rives de la mer du Labrador. Le nord de la région boréale consiste en une forêt à couvert ouvert, dont les arbres croissent éloignés les uns des autres et se font plus petits à mesure que la forêt s’étend vers la toundra, où seuls subsistent des arbres nains.

Le sud de la région boréale présente une forêt dense et à couvert fermé, qui, à son extrémité sud-ouest dans les provinces des Prairies, fait place à une zone de transition dominée par le peuplier. Connue sous le nom de « tremblaie » (bosquet de trembles), cette partie de la forêt s’éclaircit jusqu’à devenir une prairie ouverte, presque sans arbres. L’épinette blanche et l’épinette noire sont les principales espèces de cette forêt boréale où dominent les conifères. D’autres essences, dont le sapin baumier, le pin de Banks et le mélèze laricin y sont aussi largement répandues. Il existe également dans la région un mélange de feuillus, notamment le bouleau blanc, le peuplier baumier et surtout le peuplier faux-tremble.

La région forestière des Grands Lacs et du Saint-Laurent

La région forestière des Grands Lacs et du Saint-Laurent est la deuxième en importance au Canada. Elle s’étend du sud-est du Manitoba jusqu’à la péninsule de Gaspé, mais s’interrompt sur une distance de 322 km là où la région boréale rejoint la rive nord du lac Supérieur. Bordée au sud par la région forestière des feuillus, elle constitue une forêt de transition entre la région des conifères et celle des feuillus. On y retrouve comme essences caractéristiques le pin blanc, le pin rouge, la pruche du Canada et le bouleau jaune. L’érable à sucre et l’érable rouge, le hêtre, le chêne rouge, le tilleul d’Amérique et l’orme d’Amérique y croissent aussi, ainsi que de nombreuses espèces boréales.

La région forestière acadienne

Étroitement liée à la région forestière des Grands Lacs et du Saint-Laurent, cette région est confinée à la Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard et à une partie importante du Nouveau-Brunswick. Les principales essences qui y croissent sont l’épinette rouge, le sapin baumier, le bouleau jaune et l’érable à sucre. L’épinette noire, le bouleau à papier et le bouleau gris, le chêne rouge, l’orme d’Amérique, le frêne noir, le hêtre, l’érable rouge, le peuplier faux-tremble et le peuplier baumier y sont aussi largement répandus.

La région forestière des feuillus

Cette région forestière, la plus petite du Canada, longe la rive sud-est du lac Huron et la rive nord des lacs Érié et Ontario. En dépit de sa superficie réduite, cette région abrite le plus large éventail d’essences indigènes. En plus des feuillus qui sont communs dans la région forestière des Grands Lacs et du Saint-Laurent, on y trouve le magnolia acuminé, le tulipier d’Amérique, le nyssa sylvestre, le frêne bleu, le sassafras officinal, le noyer et d’autres essences se trouvant à la limite nord de leur aire de distribution. Les conifères n’y croissent qu’en peuplements dispersés de pins blancs, de mélèzes laricins, de cèdres rouges de l’Est et de pruches du Canada.

La région forestière côtière

Cette région couvre le bas versant du côté de la mer de la chaîne côtière de la Colombie-Britannique et s’étend aux îles de la côte. Les essences caractéristiques en sont la pruche occidentale, le sapin de Douglas, le thuya géant et l’épinette de Sitka, toutes renommées pour la valeur marchande du bois d’œuvre qu’on en tire. La région compte également des feuillus, notamment le peuplier de l’Ouest, l’aulne rouge et l’érable à grandes feuilles.

La région forestière subalpine

Composée de forêts de conifères, cette région est située sur les hauts versants des montagnes de la Colombie-Britannique et de l’ouest de l’Alberta. Les arbres les plus caractéristiques sont l’épinette d’Engelmann, le sapin subalpin et le pin tordu latifolié. Les essences secondaires comprennent le mélèze occidental, le pin à écorce blanche et le pin souple. On trouve également le cyprès jaune et la pruche subalpine dans les aires de distribution plus à l’ouest. La région subalpine contribue à la splendeur du paysage de la cordillère canadienne et, dans les hauts espaces des sources des montagnes, elle offre des caractéristiques uniques pour la protection des bassins versants et le contrôle des cours d’eau. Dans les zones à plus basse altitude, on exploite les arbres pour le bois d’œuvre.

La région forestière montagnarde

Cette région englobe le plateau central de la Colombie-Britannique et plusieurs vallées enclavées avoisinant la frontière de l’Alberta, territoires où prévaut un climat sec. Les arbres caractéristiques de cette région sont le douglas bleu, une variété plus petite du sapin de Douglas de la région côtière; le pin tordu latifolié et le peuplier faux-tremble y sont aussi présents, alors que l’épinette blanche croît dans les vallées fraîches et ombragées. Dans la partie sud de la région, là où la forêt est moins dense, le pin ponderosa est commun. L’épinette d’Engelmann, le sapin subalpin et le bouleau d’Alaska sont des essences importantes à l’extrémité nord de cette région.

La région forestière du Columbia

Située entre les Rocheuses et le plateau central de la Colombie-Britannique, et longeant les lacs et des vallées fluviales, la région forestière coniférienne du Columbia ressemble beaucoup à celle de la région côtière, bien qu’on y trouve une moins grande variété d’essences. Les arbres les plus caractéristiques sont le thuya géant et la pruche de l’Ouest. Le Douglas bleu y est aussi largement répandu. Le pin argenté, le mélèze occidental, le sapin grandissime et l’if occidental croissent dans la partie sud. L’épinette d’Engelmann croît dans le haut de la vallée du Fraser et même, parfois, à plus haute altitude.